Après le pétrole, Attayar s’intéresse aux cordons

19/06/2015

Le parti Attayar de Mohamed Abbou ne déroge pas à son habitude, dans le lancement de fausses alertes et de polémiques.
Après celle du pétrole, il s’intéresse désormais aux cordons de l’Ordre de la République qu’attribue le président de la République aux différentes personnalités qui ont servi le pays.
Le dernier a en avoir reçu un fut Mohsen Marzouk à qui a été attribué la catégorie de grand officier de l’ordre de la République (première classe). Pour Attayar, l’Etat a carrément perdu son prestige en attribuant une telle décoration à M. Marzouk. Et de citer un nombre de textes de lois pour étayer ses propos en s’interrogeant sur le mérite du récipiendaire et ce qu’il a donné à la Tunisie pour recevoir une telle distinction. Dans la foulée, l’un de ses dirigeants a déclaré que l’Ordre de la République attribué à Mohsen Marzouk est le plus élevé de la République. Naturellement, les propos d’Attayar et de ses dirigeants sont repris par leurs fans et la polémique commence à enfler autour du nouveau secrétaire général de Nidaa et de la distinction reçue.

 

Vérification faite, la catégorie de grand officier de l’ordre de la République, première classe, n’est pas la plus élevée de la République, contrairement à ce que prétend ce dirigeant d’Attayar.
Il y a des catégories plus élevées, comme celle du Grand cordon qui a été attribuée par Béji Caïd Essebsi à Mehdi Jomâa le 12 février 2015 (décret n° 39). Elle a été également attribuée par Moncef Marzouki à Ali Laârayedh le 28 janvier 2014 (décret n°31). Le même Laârayedh qui a été fortement accusé d’être responsable des tirs de chevrotine contre la population et d’avoir laissé échapper un certain terroriste du nom de Abou Iyadh.
Ces mêmes insignes de Grand cordon de l’ordre de la République ont été attribués le 3 avril 2014 par Moncef Marzouki au tout nouveau Emir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani. A l’époque, il n’y a pas eu de polémique spéciale et personne ne s’est interrogé sur ce qu’a fait cet Emir tout fraîchement « nommé » à la tête de son pays pour mériter cette très haute distinction.

 

Quant au cordon première classe obtenu par Mohsen Marzouk, le même a été attribué le 28 mai 2015 à l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Tunis. Mais vu qu’il s’agit de l’Arabie Saoudite, Attayar n’a pas osé dire un mot. Même silence observé le 21 septembre 2013 quand Moncef Marzouki a décoré des mêmes insignes, Saad Nasser Lahmidi, ambassadeur de Qatar à Tunis. Contre le Qatar, les CPR et ex CPR n’oseront jamais dire un mot de travers, c’est de notoriété publique.
Ceci pour la première classe. Une classe en dessous, la deuxième, on constate que Moncef Marzouki a décoré, à son départ, un grand nombre de ses conseillers tels Imed Daïmi sans qu’Attayar ne réagisse et sans que l’on sache exactement ce qu’a spécialement donné à la Tunisie le secrétaire général du CPR. Le plus scandaleux est cette troisième classe des insignes de l’Ordre de la République accordée le 29 décembre 2014 à son ancien conseiller, Khaled Ben Mbarek, qui s’est illustré, durant son mandat, par les injures à l’égard des Tunisiens opposés à son président.
La distinction de Mohsen Marzouk après si peu de temps à la présidence de la République est certainement contestable et discutable. Toutefois, ce n’est pas le parti Attayar qui peut s’en indigner objectivement.

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