BCE commente le bannissement des homosexuels de Kairouan et l’arrestation de Afra Ben Azza

17/12/2015

Dans une déclaration rapportée par Mosaïque Fm, aujourd’hui jeudi 17 décembre 2015, le président de la République BéjiCaïd Essebsi, a qualifié la peine de bannissement de la ville de Kairouan prononcée contre les 6 jeunes gens, accusés d’homosexualité dans la ville de Kairouan, de « inconcevable ». « Je ne vais pas interférer dans le travail de la justice, il y a des choses que l’être humain ne peut concevoir », a-t-il dit tout en précisant que «cette peine n’existe pas, nous l’avons abolie ». Il est à rappeler, tout de même, que ce bannissement a été  prononcé en vertu de l’article 22 du code pénal qui énonce ce qui suit : « L’interdiction de séjour consiste dans la défense faite au condamné de résider et de paraître dans les lieux ou régions déterminés par le jugement. Elle est prononcée dans les cas prévus par la loi et ne peut excéder vingt ans ». Un article, certes très rarement appliqué, mais encore en vigueur malgré son inconstitutionnalité.

 

Béji Caïd Essebsi est également revenu sur l’affaire de la lycéenne de 17 ans, Afra Ben Azza, arrêtée hier dans la ville du Kef suite à une manifestation organisée par de jeunes militants dans un café historique de la médina. Elle est accusée d’avoir insulté les forces de l’ordre et d’avoir refusé d’obtempérer à leurs ordres.

« Je ne peux pas tout suivre, j’ai une cellule ici [ndlr : àCarthage] qui me tient au courant. Une fille âgée de 17 ans, peu importe de quoi elle est coupable […] peu importe si elle a insulté [ndlr : les forces de l’ordre] », a déclaré BCE. Et de dire : « elle ne doit pas être traitée de la sorte. Je connais les conditions de détention des geôles, une journée y équivaut une année. Ceci n’est pas bien. Tout ceci doit être changé ».

 

Il est à noter que selon une source bien informée de la présidence dela République, un conseil ministériel se tiendra à Carthage, le 30 décembre 2015, afin de se pencher sur la loi 52 liée à la consommation de cannabis.  Par ailleurs, la présidence a accordé 2742 cas d’amnistie en une année dans des cas de peines liées au cannabis et d’autres sont encore prévues pour le 14 Janvier. La même source ajoute aussi, qu’en plus des cas d’amnistie, la présidence a changé les critères qui y sont liés, en réduisant les délais qui étaient de la moitié de la peine dans ce genre de cas.

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