De Desertec à Dezergec: dans le sillage des prédictions du GIEC
20/12/2013
La nouvelle nomination à la tête du Triumvirat, de l’actuel ministre de l’Industrie, dont relevait l’Energie, m’a inspiré ceci : ET QUI MIEUX QUE LUI SAURAIT défendre les intérêts de la Tunisie dans les négociations déjà entamées sous les auspices du chef de la Primature en mars 2012 avec l’Allemagne sur le solaire.
Il faut rappeler au lecteur, à titre d’illustration, qu’un MWh produit en France dégage: 30 kg de CO2 contre 772 kg en Allemagne. Ainsi, cette dernière, avec 772 g/kwh produit chez elle, est la plus pollueuse dans l’UE en ce domaine et la deuxième au monde après la Chine! Pour elle, se ruer sur le solaire tunisien via son Desertec/TuNur constitue son unique bouée de sauvetage idoine, et ce malgré ses 35 GW de PV déjà installés chez elle et qui ne produisent que l’équivalent de 2 GW de ses centrales nucléaires, celles-là même déjà vouées à une fermeture promise !
On voit ainsi bien l’apport incommensurable escompté de sa «coopération» avec la Jeune démocratie tunisienne balbutiante!
Ces paramètres sont à prendre en compte derechef par notre ANC, car la gestion de ce dossier relève de la souveraineté nationale en premier lieu! Une coopération win/win devrait être notre pierre d’achoppement pour sauver le pays de la banqueroute!
A- Les protagonistes :
a) Allemagne :
Promotrice de Desertec, pour se servir, à bon compte, en énergie électrique solaire comme s’il s’agissait d’un no mans land, alors que ces contrées sont bel et bien habitées par des bipèdes non moins valeureux que ceux de la rive nord de la Méditerranée, bien qu’ils aient un PIB/habitant au dixième de ses citoyens, faut-t-il le rappeler!
PIB = 3,4 billions de dollars
Consommation électrique annuelle : 600 G KWh
Coût estimé de la transition énergétique 1 000 milliards d’Euro
b) Tunisie :
- PIB = 47 milliards de dollars (1/72 de l’Allemagne)
- Consommation électrique annuelle : 15 G KWh
- Eau renouvelable: 335 m3/an/habitant, en stress hydrique alarmant par rapport au seuil de vulnérabilité fixé par la FAO à 2000 m3!
- Total importations/an = 15 milliards d’euros (avec déficit de la BC de 5 milliards d’euros)
- Evaporation potentielle = 500 mm
- Précipitation moyenne = 200 mm
B -Desertec/TuNur promoteur exportateur sur l’Allemagne, en chiffres:
- Superficie concédée par la Troïka = 100 km² à Régime Maatoug
- Rayonnement solaire du lieu/an…= 2000 kWh/ m²
- Gisement potentiel d’énergie électrique verte : 200 G KWh (le 1/3 de la consommation de l’Allemagne)
- Energie solaire verte avec émission directe de CO2 = 0 g/KWh
- Prix de cession aux consommateurs du KWh en Allemagne = 0,25 euro
- Recettes escomptées du mégaprojet = 50 milliard d’euros/an pour 30 ans
- Consommation de notre eau fossile pour faire tourner les turbines : 1.000.000 m3/an dans le désert !
- Capital de la société offshore tel qu’enregistré à Londres : un million de £ !
C -Retombée écologique du projet pour l’Allemagne :
Incidence écologique du projet sur le taux de pollution de l’Allemagne pour sa production électrique : 772 g/Kwh X (600-200) / 600 = 514 g/KWh qui tombe ainsi dans la moyenne mondiale !
CO2 évité/an = 200.000.000.000 KWH X 772 g/KWh = 154 millions de tonnes à 10 euros la tonne, soit 1,54 MDT d’euros.
D – Coopération
a) A la Beylicale du XIX Siècle :
Le Bey de Tunis a fait pareille concession à des privés français des parties de notre territoire, pour y ériger des salines, et qui sont toujours en exploitation. Dans la convention établie avec les bénéficiaires, notre Bey ‘révolutionnaire’ pensait en bien à ses “sujets” allant jusqu’à exiger des concessionnaires de leur fournir leur consommation de sel gratuitement! Exigence obtenue, louable, puisqu’à cette époque et dans certaines contrées du monde, le sel était utilisé comme monnaie d’échange, à l’instar de l’or ou de l’argent !
Donc le minimum que puisse exiger la partie tunisienne : la Redevance Beylicale (couverture de la consommation électrique de la Tunisie révolutionnaire pour l’avenir à partir de la première année d’exploitation du projet!).
Coopération post-révolutionnaire du XXIème siècle: Gagnant/Gagnant pour les deux protagonistes
En plus de ce qui est mentionné ci-dessus, et pour ce qui devrait être le cas aujourd’hui en vue, des données chiffrées ci-dessus, la Partie tunisienne, leader de la 1ère Révolution du XXIème siècle, devrait initier un nouveau mode de coopération: WIN/WIN, comme disaient les altermondialistes in!
Se fournir en eau, vue la pénurie décrite, en exigeant de son partenaire allemand d’adopter le système de cogénération: eau dessalée de la mer versus électricité verte comme l’enseignait Themo Gropp, le patron de Desertec dans son prêche lors des joutes consacrées à l’apologie de l’énergie solaire en MENA à Djedda en KSA, afin de nous fournir de l’eau qui nous manquait et non pas de nous pomper l’eau fossile comme il l’envisageait: notre manque d’eau est si pressant qu’on ne peut le comparer qu’à l’exigence que s’est imposé l’Allemagne pour réduire l’empreinte carbone de son électricité produite au lignite à 1,1 kg/KWh! Dans ce domaine nos besoins s’élèvent à 18 km3/an.
Puisse le nouveau chef de la Primature faire aboutir les désidératas d’un pays assoiffé et menacé d’une prise en étau par l’avancée de la mer et du désert comme le prédisait le GIEC et qui semble se confirmer vu la persistance de la sécheresse dans nos contrées ! Autrement, il faut faire appel à la concurrence en bonne et due forme comme vient de le faire le Chili, par exemple, et ce en vue d’initier un commerce triangulaire tout en se fournissant en eau vitale et énergie électrique pour réaliser l’équilibre de notre balance commerciale…
DEZERGEC, néologisme= Alerte : le désert t’envahit !
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