Décentralisation et gouvernance locale

27/07/2014

En appui à la volonté du gouvernement tunisien de procéder rapidement à la décentralisation du pouvoir, la Banque mondiale a lancé un programme visant à renforcer les capacités des autorités locales et à augmenter la participation des citoyens aux décisions qui les concernent
La Banque mondiale a lancé le Programme de développement urbain et de gouvernance locale pour appuyer les efforts du gouvernement provisoire. «Pour que la décentralisation fonctionne, les autorités locales doivent gagner en autonomie, en capacités et en responsabilités», souligne Jaâfar Sadok Friaâ, spécialiste principal du développement urbain à la Banque mondiale et responsable de l’équipe qui a conçu le programme et qui supervisera sa mise en œuvre. «Nous concentrerons nos efforts sur la construction des capacités financières et administratives des municipalités, pour leur permettre d’assumer la pleine responsabilité de leurs ressources, et sur la mise en place de mécanismes aidant les citoyens à jouer un véritable rôle dans la prise de décisions et la supervision, dans le but d’améliorer les performances des autorités locales».

Le programme devrait concerner les 264 municipalités du pays et leurs 7 millions d’habitants, en agissant à trois niveaux :

– L’amélioration du système de transfert des fonds par le gouvernement central et le lancement d’activités de développement des institutions et des capacités axées sur la demande, afin d’améliorer les infrastructures municipales et les services conformément aux priorités formulées par les citoyens.

– La mise en application de mesures visant à renforcer les connaissances et les capacités des conseillers et du personnel municipal autour d’initiatives de gouvernance participative, afin de sous-tendre les efforts plus généraux d’amélioration de la performance des municipalités et de mise en place de nouveaux contrats sociaux entre citoyens et autorités locales.
– Le renforcement de la participation des populations locales, notamment des femmes et des jeunes, dans la planification d’activités de développement gérées par la municipalité à l’échelon local, afin de garantir la satisfaction des besoins de tous les groupes de population et ce faisant, de s’assurer de l’engagement des citoyens au service d’une stabilité durable.
Une attention particulière sera accordée aux 500.000 Tunisiens vivant dans des zones défavorisées, notamment là où les débouchés économiques sont plus restreints et le rythme de développement plus lent que dans le reste du pays. Le programme a identifié 229 quartiers défavorisés qui bénéficieront des mesures suivantes :

– L’amélioration des services locaux en donnant aux municipalités les moyens de financer la rénovation des quartiers informels et défavorisés.

–La participation directe de la population à la définition des priorités d’investissement (éclairage public ou trottoirs notamment) afin de répondre aux demandes des femmes vivant dans ces quartiers.

La création d’emplois temporaires grâce aux activités financées par le projet et qui viseront spécifiquement les nombreux jeunes chômeurs vivant dans ces quartiers.

Lapresse.tn

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