Engouement pour la finance directe
16/03/2014
La saturation du système bancaire tunisien et un changement de comportement des entreprises, jusqu’ici conservateur, amènent celles-ci à recourir de plus en plus à la Bourse
La tendance des entreprises tunisiennes à recourir de plus en plus à la Bourse, pour lever les fonds nécessaires à leur croissance, résulte de la saturation du système bancaire tunisien et d’un changement de comportement des entreprises, jusqu’ici conservateur.
Cette idée a été étayée par M. Adel Grar, président de l’Association des intermédiaires en Bourse(AIB), lors de son intervention au cours d’un workshop organisé, récemment à Tunis, sur le thème «la ruée vers la Bourse : spéculation ou confiance?».
Pour M. Grar, le système bancaire n’est plus en mesure de répondre aux besoins de financement des entreprises en raison, notamment, des problèmes de trésorerie auxquels il fait face en cette conjoncture difficile.
De plus, les entreprises tunisiennes, majoritairement familiales, sont de moins en moins réticentes à s’introduire en Bourse, dans la mesure où elles sont conscientes que via la Bourse, elles pourront non seulement consolider leurs fonds propres, mais également, réduire leur endettement, avec pour corollaire une meilleure marge de financement de leur investissement.
Auparavant, les entreprises avaient peur de s’introduire en Bourse pour des motifs de perte de contrôle, de transparence et de reporting périodique (publication périodique des états financiers), sauf que cette sensibilité s’est atténuée, au cours des dernières années, vu l’importance des enjeux, a-t-il encore argué.
La ruée des entreprises vers la Bourse n’est pas justifiée par un comportement spéculatif ou opportuniste, d’après M. Grar. En effet, a-t-il ajouté, toute introduction en Bourse est régie par des lois strictes et soumise au contrôle du Conseil du marché financier (CMF), en plus du contrôle moral de l’actionnaire (petit porteur) en termes de divulgation de l’information.
Le recours des entreprises à la Bourse est motivé par plusieurs facteurs, selon M. Nabil Ennasri, président du CMF. Il a cité en tête de liste, la diversification des sources de financement, suivi par le motif de financement, de rééquilibrage de la situation financière de l’entreprise et de conquête de nouveaux partenaires.La restructuration de la société, la sortie d’un ancien actionnaire et l’ancrage des principes de bonne gouvernance, ont été également évoqués par le responsable. L’année 2013 a été marquée par l’introduction de 12 sociétés, dont 7 sur la cote principale et 5 sur le marché alternatif. Le nombre des entreprises cotées à la Bourse s’élève actuellement à 72
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