FITCH Rating

26/04/2014

Fitch Ratings a confirmé, vendredi 25 avril 2014, la notation souveraine de la Tunisie, à long terme en devises étrangères à BB-, et en monnaie locale (IDR) à BB, avec des perspectives négatives. La note à court terme en devises étrangères a été confirmée à B.

Dans un communiqué, l’agence internationale de notation a indiqué que « les notes d’émission d’obligations privilégiées non adossées à des devises étrangères ont également été confirmées à BB- et le plafond pays a été confirmé à BB».

L’agence Fitch a expliqué une telle notation par un risque politique et un déficit budgétaire élevés. D’ailleurs, Fitch Ratings a relevé que le déficit budgétaire s’est creusé à 6,5% du PIB en 2013, contre 4,5% en 2012, ce qui a porté la dette publique à 45% du PIB contre 44,3%. L’agence a en outre ajouté que la recapitalisation des banques va probablement peser sur les finances publique en 2014 et 2015.

Par ailleurs, l’agence de notation a souligné que la Tunisie bénéficie d’un fort soutien des institutions financières internationales et des créanciers bilatéraux du à l’adoption de la nouvelle Constitution. A ce propos, le rapport prévoit l’obtention de financements importants par la Tunisie de la part de la Banque mondiale et du FMI, permettant de financer les déficits budgétaires de 2014 et 2015.

Les faiblesses des finances extérieures de la Tunisie sont causées par le ralentissement des exportations vers l’UE et la baisse des recettes du tourisme, menant à un déficit de la balance courante pour atteindre 8,4% du PIB en 2013, selon Fitch Ratings.
En outre, un rythme modéré des Investissements Directs Etrangers (IDE), de 2.8% du PIB a permis une hausse de l’endettement extérieur et la réduction du niveau des réserves en devises qui couvraient entre 2 et 3 mois d’importation, en 2013. Donc, selon le communiqué, la dette extérieure de la Tunisie a été estimée à 61% des recettes du compte courant fin 2013 et elle restera au-dessus de 32,9% de la note BB pour les prochaines années.

En ce qui concerne la croissance économique, l’agence de notation a mis en évidence un taux de régression à 2,6% contre 3,7% en 2012, prévoyant une relance progressive pour 2014 et 2015. Un fléchissement progressif de l’inflation est aussi prévu qui s’est portée à 6,1%.
Selon Fitch Ratings, la faiblesse du système bancaire se répercute négativement sur la notation de la Tunisie puisque la dette des banques publiques était à 21% en juin 2013 et que le gouvernement devra verser des aides de 2 à 3% du PIB en 2014 et 2015 à ces banques.

Les facteurs de risques tels que l’échec de la réduction du déficit budgétaire et du déficit courant à moyens terme ou encore la reprise des tensions politiques pourraient se refléter négativement sur la notation de la Tunisie et entrainer sa dégradation, d’après l’agence de notation Fitch Ratings

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