Habib Essid : BCE avait le devoir d’intervenir dans la crise de Nidaa Tounes

01/12/2015

Le chef du gouvernement, Habib Essid, a accordé une interview à Taoufik Mjaied sur France 24 en marge dela COP21 à Paris, dans laquelle il est revenu sur divers sujets touchant le pays du remaniement ministériel à la crise de Nidaa Tounes.

 

Habib Essid a ainsi estimé que le sommet de Paris est important pour l’avenir de toute la planète et intéresse tout le monde.La Tunisieest avec la prise d’une décision et de mesures contraignantes, a-t-il précisé, en ajoutant que tous les pays sont concernés par le réchauffement planétaire, car le changement climatique entraine des changements sur les réserves en eaux, certaines cultures, favorise la désertification, etc.

 

Interrogé sur un futur remaniement ministériel, M. Essid a indiqué qu’il se fera dans le temps opportun, expliquant qu’actuellement ce sujet est à l’étude. «Dès qu’on terminera la discussion et l’adoption du budget de l’Etat, nous réfléchirons à ce sujet. Nous sommes totalement satisfaits de certains, moitié-moitié pour d’autres et insatisfait du rendement de quelques uns». Et d’ajouter, «une évaluation objective sur des bases objectives. Je suis responsable et je prendrai les décisions nécessaires au moment opportun. Il y a plusieurs éléments importants que j’ai mentionné devant l’Assemblée des représentants du peuple à prendre en considération, notamment la réduction du nombre des ministres outre la préoccupation par des domaines spéciaux».

 

Concernant sa réaction face aux critiques quotidiennes en Tunisie, le chef du gouvernement a expliqué qu’il a une mission et qu’il est en train de la réaliser. «Personnellement, je suis satisfait de mon rendement. Je n’ai pas les mains liées et je ne reçois pas d’ordre du palais», a-t-il indiqué.

 

«Tout ce qui s’est passé, même les mauvais choix, sont de ma responsabilité. J’assume la responsabilité totale. C’est ma mission en tant que chef du gouvernement, j’ai fait des choix. On se concerte oui en application à la Constitution, mais on ne m’a pas influencé», a-t-il souligné.

 

Analysant le dernier attentat, Habib Essid a estimé que les deux premiers attentats voulaient porter atteinte à l’économie du pays alors que celui de mardi dernier voulait porter atteinte aux institutions de l’Etat, en l’occurencela Gardeprésidentielle qui est chargée de la garde rapprochée de la présidence dela République, de la présidence du gouvernement, de l’Assemblée du peuple et de leurs présidents. Cette frappe est une atteinte à toutes les institutions de l’Etat. Le second point, selon lui, est que cette attaque a eu lieu à même pas deux cents mètres du ministère de l’Intérieur. Il s’agit là d’une menace claire dans le sens où les terroristes sont capables de faire des attaques terroristes à tout moment, n’importe où et contre n’importe quel corps sécuritaire.

 

Concernant le couvre feu, le chef du gouvernement a expliqué qu’il y a des opérations essentielles qui doivent être effectuées, soulignant que l’intérêt de l’Etat est souverain. «Le couvre feu et l’Etat d’urgence seront levés, après étude au moment opportun», a-t-il indiqué.

Interrogé sur l’impact de la crise de Nidaa Tounes sur les performances du gouvernement, il a répondu «non». «C’est une affaire interne au parti et moi je ne m’ingère pas dans les affaires internes du parti», a-t-il noté.

 

Evoquant la menace terroriste, il a mis en relief l’importance de l’unité pour se protéger de ce danger. Concernant la nomination de compétences dans les postes clés de l’Etat, M. Essid a précisé qu’il travaille sur cette affaire et que, par exemple, les cadres du ministère de l’Intérieur ont été changés à 95%. Il reste encore 5 ou 10% de changement à opérer, a-t-il ajouté.

 

Interrogé sur sa réaction en tant que citoyen sur le dernier speech de Béji Caïd Essebsi sur Nidaa Tounes, Habib Essid a rappelé que le président de la Républiqueest le fondateur du parti et qu’il a été contacté par plusieurs cadres du parti qui lui ont demandé avec insistance de trouver une solution. «La sortie de crise de Nidaa Tounes ne concerne pas que ce parti mais tout le pays. Or le président de la République est responsable du pays et de son avenir. Il était de son devoir d’intervenir pour trouver des solutions à des problématiques en suspend qui concernent l’intérêt du pays et c’est son rôle», a-t-il expliqué.

 www.businessnews.com.tn

Top ↑