Infrastructure — qualité Un accord de reconnaissance mutuelle avec l’UE
18/10/2014
Les laboratoires du Centre technique des industries mécaniques et électriques et le Centre d’études et de recherches de télécommunication ont été les premiers à bénéficier du soutien du Pcam pour permettre aux entreprises d’accéder à des services de proximité à moindre coût et d’améliorer la compétitivité sur les marchés local et extérieur.
L’appui à l’infrastructure-qualité en Tunisie constitue une dimension stratégique du programme d’appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l’accès au marché (Pcam). Un budget de l’ordre de 10.15 millions d’euros a été alloué à ce secteur pour soutenir les pouvoirs publics tunisiens visant à conclure un accord de reconnaissance mutuelle dans le domaine de l’évaluation de la conformité avec l’Union européenne.
Cela devrait ouvrir de nouveaux horizons pour les exportations tunisiennes à la faveur dudit accord connu par l’ACAA (Agreement on Conformity Assessment and Acceptance of industrial products). L’accord évolue d’une façon progressive pour toucher tous les secteurs. Ainsi, dans une première phase, le secteur électrique et électronique est visé. Il s’agit d’appliquer les directives européennes relatives à la basse tension, la comptabilité électromagnétique et celle qui concerne l’environnement.
Dans une deuxième phase, l’accord ciblera les secteurs des matériaux de construction, de l’agroalimentaire et des emballages. Les entreprises opérant dans ces secteurs seront en mesure, à la faveur de l’accord de reconnaissance, de concevoir, fabriquer et commercialiser des produits conformes aux exigences réglementaires essentielles pour leurs exportations vers le marché européen. Les exigences réglementaires sont axées sur quatre aspects, à savoir la sécurité, la santé, la protection de l’environnement et celle du consommateur.
Equipements de haute technologie
L’industrie tunisienne peut donc atteindre un nouveau palier de la qualité pour toucher de nouveaux marchés en Europe mais aussi en Afrique et dans les pays arabes. Les entreprises opérationnelles depuis des années peuvent intégrer facilement les nouvelles normes et répondre aux directives européennes vues leur expérience dans le domaine. Pour atteindre cet objectif, le PCAM a doté les organismes tunisiens chargés de l’évaluation de la conformité, d’importants équipements de haute technologie. Une assistance technique relative aux acquisitions des équipements en question et au développement des compétences internes a été fournie.
Plusieurs institutions interviennent dans l’infrastructure-qualité tunisienne pour l’évaluation et le contrôle de la conformité. Déjà, huit centres techniques disposant de 44 laboratoires ont été identifiés.
Le Centre d’études et des recherches des télécommunications (CERT), l’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle, le Conseil national d’accréditation, l’Agence nationale de métrologie sont autant d’institutions qui offrent des services de qualité aux industriels en matière d’évaluation et de conformité aux normes notamment. Mieux encore, des actions d’appui ont été mises en œuvre en vue de répondre aux exigences de l’accord de reconnaissance. Les laboratoires du centre technique des industries mécaniques et électriques et le CERT, les premiers à bénéficier du soutien du PCAM, permettront aux entreprises tunisiennes opérant dans le secteur des industries mécaniques et électriques d’accéder à des services de proximité à moindre coût et d’améliorer la compétitivité sur les marchés local et extérieur.
Les laboratoires tunisiens répondant aux normes et standards européens seront en mesure de fournir des prestations à valeur ajoutée de mise en conformité pour la région maghrébine, voire africaine. En Tunisie, le secteur des industries électriques et électroniques emploie près de 41.859 personnes, soit 8.1% de l’emploi dans le secteur de l’industrie. Aussi, le secteur compte 375 entreprises employant plus de dix personnes dont 244 totalement exportatrices.
Quelque 242 entreprises à participation étrangère sont établies dans notre pays. Parmi ces entreprises, 162 ont des capitaux entièrement étrangers et 214 sont totalement exportatrices. Le secteur se distingue par une forte croissance malgré les contraintes de la conjoncture. Les autres secteurs seront touchés ultérieurement en dotant les laboratoires d’évaluation de la conformité —comme ceux de l’agroalimentaire— pour offrir l’occasion aux entreprises d’améliorer leur compétitivité et de se conformer aux directives de l’Union européenne. Les perspectives des exportations sont ainsi prometteuses pour les entreprises qui veulent adhérer à ce processus de qualité.
lapresse.tn