La Tunisie a une nouvelle Constitution et un nouveau gouvernement
27/01/2014
En Tunisie, la transition politique a franchi le 27 janvier deux étapes importantes : l’Assemblée nationale a voté à une écrasante majorité la nouvelle Constitution. Et le Premier ministre Mehdi Jomaa a enfin réussi à former son gouvernement, pour l’essentiel composé de hauts fonctionnaires, de magistrats et de personnalités venues du secteur privé. Il avait dû renoncer à le faire la veille en raison, notamment, d’un désaccord de la classe politique sur le nom du ministre de l’Intérieur.
Le ministre de l’Intérieur Lotfi Ben Jeddou, nommé en mars par les islamistes alors au pouvoir, est maintenu à son poste dans le nouveau gouvernement malgré le refus d’une partie de l’opposition qui condamne son bilan, en particulier l’assassinat en juillet d’un député de l’opposition.
Son maintien au gouvernement avait été un des points de blocage qui avaient empêché Mehdi Jomaa de présenter son gouvernement samedi. Le nouveau Premier ministre a non seulement réussi à maintenir le ministre de l’Intérieur qu’il s’était choisi mais il a aussi réussi à faire amender le processus de motion de censure qui devient plus difficile à mettre en oeuvre. Il a ainsi une plus grande marge de manœuvre.
La composition du cabinet doit passer devant l’Assemblée dans les trois jours. Du côté de la Constitution, une vraie étape a été franchie mais ce n’est qu’une étape. Comme le rappellent de nombreux députés, tout dépendra de la manière dont elle sera interprétée.
Une activiste de défense des droits de l’homme le soulignait, il s’agira d’une « base de vie commune, reste à voir comment les Tunisiens vivront ensemble ».