La Tunisie choisit, aujourd’hui, son président Aux urnes, citoyens !

23/11/2014

 Pour la première fois dans l’histoire de leur pays, les Tunisiens élisent aujourd’hui leur futur président par le biais du suffrage universel direct. Le locataire du Palais de Carthage sera choisi parmi 27 candidats, dont une femme

Les Tunisiens et les Tunisiennes se rendent aujourd’hui aux urnes pour élire, pour la première dans l’histoire du pays, leur président, par le biais du suffrage universel direct, c’est-à-dire par les voix directes du peuple.

Une première puisque même la révolution du 17 décembre-14 janvier n’a pas permis aux Tunisiens de choisir, le 23 octobre 2011, le chef de l’Etat intérimaire puisque le président actuel et candidat à sa propre succession, Moncef Marzouki, a été élu d’abord en tant que constituant puis par l’Assemblées nationale constituante (ANC) au poste de président de la République provisoire.

Une première aussi dans la mesure où les votants auront à choisir entre 27 candidats au Palais de Carthage (bien que 5 candidats aient déclaré qu’ils se retirent de la course, leurs noms figureront sur le bulletin de vote et les voix qu’ils obtiendront seront comptabilisées), rompant avec une triste tradition imposée depuis l’indépendance, celle d’une candidature unique à la présidence de la République.

Aujourd’hui, la pluralité des candidatures à la présidentielle est bien une réalité concrète contrairement aux tentatives opérées par l’ancien régime mais qui n’avaient convaincu personne parce qu’arrangées d’avance au point que certains candidats de l’opposition de cette époque n’hésitaient pas à appeler les électeurs à voter pour le président déchu.
Aujourd’hui, ils sont 27 candidats à briguer le Palais de Carthage ayant rempli les conditions requises sur 70 postulants ayant déposé leurs candidatures auprès de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) qui s’est fondée sur les dispositions de la loi électorale (remplaçant elle aussi le défunt code électoral) pour sélectionner les candidats qui concourront aujourd’hui. Et les Tunisiens et les Tunisiennes de pouvoir choisir, aussi pour la première fois dans l’histoire de leur pays, une femme pour conduire la Tunisie durant les cinq prochaines années. Une femme qui a eu le courage de briser les tabous vieux de plus de 60 ans pour concurrencer les hommes et montrer que la femme tunisienne n’a pas peur de frapper aux portes du Palais de Carthage en ayant l’ambition de s’y installer à condition que le peuple

lui accorde sa confiance.

Une autre caractéristique marque l’élection présidentielle d’aujourd’hui. Elle a trait à l’Instance supérieure indépendante des élections qui organise, en l’espace d’un mois, une échéance électorale aussi importante que l’élection présidentielle.

Pas plus tard que le 26 octobre dernier, l’Isie a piloté l’opération des élections législatives qui ont abouti à l’émergence de la nouvelle Assemblée des députés du peuple comptant 217 membres qui devront prendre leurs fonctions dans les dix jours à venir.
L’entreprise est d’autant plus importante que l’Isie, créée le 28 décembre 2013, est parvenue à organiser deux rendez-vous cruciaux dans le parcours du processus de la transition démocratique, montrant qu’en dépit des hésitations, des erreurs ainsi que de certains errements, ses agents et cadres, dont la plupart manquent d’expérience en la matière, ont réussi à conduire des élections (législatives) conformes aux normes internationales.
Et l’aventure de se poursuivre dans la mesure où l’Isie aura, le cas échéant, à organiser le deuxième tour de l’élection présidentielle le 28 décembre prochain ainsi que les élections municipales qui devraient se dérouler en 2015, en attendant les élections des conseils régionaux.
Aujourd’hui, les Tunisiens et les Tunisiennes retrouvent les quelque 11 mille bureaux de vote essaimés à travers l’ensemble du territoire national avec l’ambition de choisir librement, démocratiquement et en toute âme et conscience le candidat qu’ils estiment répondre à leurs attentes.

Lapresse.tn

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