La Tunisie perd 52 places au classement de Davos depuis 2011

30/09/2015

Avec un score de3,93, la Tunisie s’est classée troisième au niveau du Maghreb, 10ème au niveau des pays arabes, 8ème au niveau des pays africains et 92ème à l’échelle mondiale sur 140 pays dans le classement établi par le Rapport sur la compétitivité mondiale 2015-2016, publié par le World Economic Forum. Elle perd 5 places par rapport à l’édition 2014-2015, où elle était 87ème, et 52 places puisqu’elle était 40ème à l’édition 2011-2012.

 

Au niveau arabe, notre pays est devancé par le Qatar 14ème (avec un score de 5,3), les Emirats Arabes Unis 17ème (avec un score de 5,2), l’Arabie Saoudite 25ème (avec un score de 5,1), le Koweït 34ème (avec un score de 4,6), le Bahreïn 39ème (avec un score de 4,5), Oman 62ème (avec un score de 4,2), et la Jordanie 64ème (avec un score de 4,2).

 

Au niveau des pays Nord africains, le Maroc, a précédé la Tunisie en se positionnant à 72ème place avec un score de 4,2. Il est suivi par l’Algérie 87ème (avec un score de 4,0), qui pour la première fois devance notre pays. La Tunisie précède, pour sa part, l’Egypte 116ème (avec un score de 3,7), la Mauritanie est 138ème (avec un score de 3,0) alors que la Libye a été retirée du classement.

 

La tête du classement est occupée pour la 7ème année consécutive par la Suisse. Singapour et les Etats Unis maintiennent leur classement respectif en 2ème et 3ème position. L’Allemagne progresse d’une place (4ème), tandis que les Pays-Bas retrouvent leur classement d’il y a trois ans (5ème). Ils sont suivis par le Japon (6ème) et la Région administrative spéciale de Hong Kong (7ème), tous deux stables. La Finlande dégringole à la 8ème place, son classement le plus bas, suivie de la Suède (9ème). Le Royaume-Uni clôture le Top 10 des économies les plus compétitives au monde.

 

La note globale de la Tunisie repose sur 12 piliers (critères) qui ont tous baissés : Institutions 79ème place (+2 places), infrastructure 80ème (-1 places), stabilité macro-économique 97ème place (+14 places), santé et enseignement primaire 58ème place (-5 places), enseignement supérieur et formation 76ème place (-3 places), efficience du marché des biens 88ème place (-44 places), efficience du marché de travail 118ème place (-11 places), efficience du marché de travail 133ème place (-4 places), sophistication du marché financier 122ème place (-5 places), aptitude technologique 80ème place (+10 places), taille du marché 69ème place (-5 places), innovation et sophistication 110ème place (-17 places), sophistication des affaires 104ème place (-16 places) et innovation 110ème place (-11 places).

 

Dans certaines de ces notes, on relève des chutes vertigineuses par rapport à 2011 comme pour celles du coût du terrorisme 128ème place, du coût du crime et de la violence 101ème place et du crime organisé 97ème place. Il en est de même pour certaines variables économiques comme celle de la solidité des banques 133ème, le poids des procédures douanières 126ème, la disponibilité des services financiers 121ème et l’épargne nationale 120ème.

 

Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi 30 septembre 2015 pour présenter les résultats du rapport, l’expert-comptable, Faycel Derbal a rappelé que lors de la précédente édition, le World Economic Forum avait émis trois recommandations dont l’accélération de la mise en place des réformes et l’amélioration des équilibres financiers, mais rien n’a été fait.

 

Interrogé sur le rôle du commerce parallèle dans ce classement, M. Derbal a expliqué que ce fléau est une cause et un effet en parallèle. Certes oui, il est responsable de ce classement, mais certains critères ont aussi favorisé son installation. Il a d’ailleurs salué à cette occasion l’initiative du ministre des Finances de baisser les droits de consommation et des droits de douane.

 

Concernant l’impact de ce classement sur l’image de la Tunisie, le président de l’IACE, Ahmed Bouzguenda a noté qu’il ne sera pas positif mais que les investisseurs étaient, en quelque sorte, préparés à ces résultats.

 

Tout en rappelant l’importance de ce document dans la prise de décision des investisseurs et qui pointe les choses à changer, M. Bouzguenda a souligné qu’il était toujours possible de renverser la vapeur et d’améliorer l’image de la Tunisie, en adoptant les réformes mises sur les étagères de l’ARP. Pour lui, il faut que les parties prenantes se mettent d’accord au plus vite sur un socle économique, avant de toucher le fond. Il a également souligné que les augmentations salariales n’ont aucune valeur sans augmentation de productivité.

 

Interrogé sur la position de l’IACE quant au  Code des investissements qui sera soumis très prochaine à l’ARP, Ahmed Bouzguenda a affirmé que toutes les réformes sont les bienvenues. Il a souligné qu’il est important que ces réformes passent, même si elles doivent être complétées par des décrets, car elles ont un impact sur la perception du pays. Concernant le Code des investissements, il a indiqué que l’IACE a déjà présenté ses réflexions, mais que le plus important c’est la vision et la stratégie que compte adopter la Tunisie.

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