Le Japon va offrir 14 milliards d’euros d’aide à l’Asie du Sud-Est
13/12/2013
Le Japon va promettre 14 milliards d’euros d’aide aux dix pays d’Asie du Sud-Est, samedi lors d’un sommet à Tokyo destiné à renforcer leurs liens face à une Chine en pleine ascension, ont rapporté des médias nippons vendredi.
Le Premier ministre Shinzo Abe devrait annoncer cet engagement du Japon à hauteur de 2.000 milliards de yens (14 milliards d’euros) qui comprendra des prêts et des dons étalés sur une période de cinq ans, ont affirmé la télévision publique NHK et le quotidien Nikkei.
Ce montant sera réparti entre les dix pays membres de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean): Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam.
M. Abe devrait annoncer en outre l’octroi de 10 milliards de yens (70 millions d’euros) supplémentaires à un fonds régional destiné au développement économique de l’Asie du sud-est.
Ce sommet intervient en pleine période de tension entre le Japon et la Chine voisine. Les deux pays sont engagés dans un bras de fer à propos d’un archipel de mer de Chine orientale, les Senkaku, administré par Tokyo mais revendiqué avec force par Pékin.
Fin novembre, Pékin a franchi un nouveau palier en décrétant une “zone d’identification aérienne” (ZAI) au-dessus de la mer de Chine orientale qui chevauche celle du Japon et surtout englobe les îles Senkaku. La Chine exige de tout appareil étranger qui la traverse de communiquer son plan de vol et de s’identifier.
Lors de ce sommet avec les pays d’Asie du sud-est, le Japon voudrait favoriser la création d’un front commun face à la Chine, avec qui quatre membres de l’Asean ont également des différends territoriaux.
A la veille de cette rencontre, le gouvernement japonais a étendu trois accords bilatéraux d’échanges de devises (“swap”) distincts, avec l’Indonésie, les Philippines et Singapour.
Ces ententes ont pour but de soutenir les pays d’Asie du Sud-Est en cas de tension financière. Si nécessaire, en vertu de ces accords, la Banque du Japon pourrait fournir des liquidités en dollars aux banques centrales des pays concernés, en échange de liquidités libellées en monnaie de ces pays, et ce à un taux fixé à l’avance. L’objectif est de permettre à ces pays de se fournir en dollars à un tarif raisonnable lorsque leur propre monnaie est attaquée sur le marché des changes.
Vendredi, le Japon et l’Indonésie ont annoncé avoir quasi doublé le plafond prévu par leur accord de “swap”, à 22,76 milliards de dollars. Le Japon et les Philippines l’ont pour leur part doublé, à 12 milliards de dollars. Tokyo et Singapour ont de leur côté renouvelé un accord portant sur l’échange maximum de 4 milliards de dollars.
Depuis la crise asiatique de la fin des années 1990, les Etats de la région ont engagé une série d’initiative de ce type pour limiter l’impact d’éventuelles tensions financières. Les pays de l’Asean, le Japon, la Chine et la Corée du Sud ont notamment créé un fonds monétaire régional appelé “l’initiative Chiang Mai”, doté désormais de 240 milliards de dollars. Les 13 pays concernés qui fournissent des liquidités à ce fonds en fonction de leurs moyens peuvent y piocher en cas de difficulté.
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