Le marché parallèle des pneus domine 70% du marché national

12/06/2015

La société Jomâa a organisé aujourd’hui, 12 juin 2015, en collaboration avec la société tunisienne des industries de pneumatiques (STIP) une conférence de presse sur le marché parallèle des pneus et son impact sur la sécurité routière. L’événement s’est déroulé à l’hôtel Novotel à Tunis en présence notamment de Zied Jomâa, PDG du groupe Jomâa et de Riadh Berrjeb, PDG de la STIP.

 

Lors de son intervention, Yosri Saïdi, directeur commercial et marketing à la STIP, a donné quelques chiffres relatifs à la taille du marché parallèle des pneus. Celui-ci représente 70% du marché global, selon une statistique réalisée en 2012. La part du producteur local STIP est de 25%. Quant au marché des importations, il représente seulement 5%. Outre son impact sur l’économie, le marché parallèle a de lourdes conséquences sur la sécurité des gens. « On compte plus de 1270 familles sinistrées suite à des éclatements de pneu, entre les années 2011 et 2015 » a déclaré M. Saïdi.

 

Prenant la parole, Kaïs Kaâli, directeur technique à la société Jomâa, a expliqué la dangerosité des pneus vendus sur le marché parallèle. Ceux-ci sont généralement stockés et transportés dans des conditions non conformes aux normes en vigueur. Au transport, ces pneus sont souvent placés les uns sur les autres de manière serrée alors qu’ils devaient être mis dans un endroit sec, sombre et en position verticale, sans les jantes. « Parfois, on trouve même deux pneus, voire plus, l’un emboité dans l’autre. Une technique utilisée par les contrebandiers pour gagner de la place à l’arrière du pick-up et transporter un maximum de pneus » a-t-il ajouté.

 

M. Kaâli a également indiqué que ces pneus, même en ayant l’air robuste, recèlent généralement des vices cachés, difficiles à constater à l’œil nu.
Pour lutter contre le marché parallèle des pneus, Zied Jomâa a proposé une série de recommandations. Ainsi, suggère-t-il d’introduire les dimensions des pneus dans la carte grise du véhicule, « comme c’est le cas en Allemagne ». « Cela permet d’une part au conducteur de vérifier, à l’achat, si le pneu est compatible avec sa voiture. D’autre part, la police de la circulation pourra, lors d’un contrôle, détecter si le pneu est non adapté au véhicule et en alerter le conducteur » a-t-il argué. Il propose aussi d’introduire l’usure du pneu sur la liste des infractions routières « au même degré de gravité que l’oubli du port de la ceinture ».
Le PDG de la société Jomâa appelle, par la même, à renforcer les contrôles douaniers pour empêcher l’introduction des pneus d’occasion sur le marché local. Il recommande aussi d’améliorer les critères relatifs aux pneus dans les visites techniques.

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