L’entreprise et l’obligation de productivité
10-04-2014
La paix sociale doit être instaurée pour permettre aux entreprises de produire plus et favoriser l’attractivité des investissements locaux et étrangers.
Plusieurs entreprises opérant dans les différents secteurs ont connu une baisse de la productivité à cause des grèves. Les chefs d’entreprise — aussi bien tunisiennes qu’étrangères — sont souvent impuissants face à ce manque de productivité alors que les dépenses de gestion ne cessent d’augmenter d’une année à l’autre.
D’après les statistiques de l’Observatoire social tunisien (OST), le mois de mars 2014 a connu une légère baisse du nombre des mouvements sociaux spontanés non encadrés par rapport au mois de février de la même année.
L’observatoire, qui relève du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, a effectué un suivi permanent de la situation socio-économique durant le mois de mars dernier en recourant, en plus du travail sur le terrain, à la presse tunisienne. Les protestataires ont soulevé plusieurs points comme, à titre d’exemple, des demandes d’emploi, le droit au développement, l’amélioration des conditions de travail et de vie, la mise en disponibilité des prestations sanitaires, la protection de l’environnement et la salubrité du milieu, la mise à niveau de l’infrastructure de base et notamment le désenclavement des villages ruraux en aménageant des pistes agricoles et en assurant la réfection des routes.
Certains mouvements de protestation ont demandé la libération de détenus et la lutte contre la discrimination. Ce sont deux revendications observées pour la première fois et décrites dans le deuxième rapport de l’observatoire. Spontanés, ces mouvements ont été organisés sous forme de sit-in, d’occupation de routes et même de grève de la faim. On a constaté aussi une nouvelle forme de protestation consistant en le départ collectif des habitants du territoire tunisien en direction de l’Algérie. Les protestataires ont voulu crier haut et fort leur ras-le-bol des conditions de vie précaires, l’absence de projets de développement, d’emploi et de prestations vitales.
Le rapport du mois de mars estime, d’autre part, que les autorités compétentes n’ont pas pu réagir face à ces mouvements aussi bien au niveau local qu’au niveau régional et central. La question de l’emploi a représenté, à elle seule, 31% des revendications sociales et des mouvements organisés. Elle constitue, de ce fait, l’une des principales revendications des protestataires qui ont été contre la décision du gouvernement de suspendre les recrutements dans la fonction publique au cours de cette année, compte tenu de la situation financière défavorable par laquelle passe l’Etat. Les chômeurs ont participé dans 13 gouvernorats à des mouvements relatifs à l’emploi alors que les habitants des villages et des quartiers ont pris part à 5 autres. Les mouvements de protestation se sont étalés sur plus de trois semaines. Une grande manifestation des enseignants remplaçants a eu lieu à Sfax.
Cependant, le gouvernorat de Gafsa a été classé premier au niveau du nombre des revendications demandant des postes d’emploi dans la mesure où on a enregistré pas moins de 10 mouvements dont 8 au niveau des délégations du bassin minier et principalement à Oum Laarayes. En deuxième position, on trouve les gouvernorats de Gabès et de Tunis avec deux mouvements pour l’emploi. Pour ce qui est des gouvernorats de Béja, Jendouba, Kébili, Le Kef, Mahdia, Monastir, Sfax et Sidi Bouzid, l’observatoire a enregistré un mouvement dans chacun d’entre eux tout au long du mois de mars dernier. Les revendications — qui n’ont pas connu une suite favorable — ont été formulées principalement au gouvernement mais aussi aux autorités régionales et locales ainsi qu’à la Compagnie de phosphate de Gafsa.
Aujourd’hui, ces mouvements sociaux doivent s’arrêter — ou du moins diminuer — pour pouvoir instaurer la paix sociale qui est un élément principal dans l’augmentation du rythme de la production des entreprises et l’attractivité des investissements locaux et étrangers. Il faudrait mettre à plat tous les problèmes qui intéressent la population dont ceux qui intéressent l’emploi et le développement régional sans recourir à des formes de revendications violentes ou à des arrêts de travail qui coûtent cher aux entreprises.
Lapresse.tn