L’Europe propose à la Tunisie un statut de pays associé comme celui accordé à la Suisse ou à la Norvège
13/12/2013
UE-Tunisie – Son excellence Laura Baeza, Ambassadeur et Chef de Délégation de l’Union Européenne en Tunisie, vient de réunir mercredi dernier, autour d’un déjeuner débat, certains représentants de la presse tunisienne, afin de faire le point, en cette période de fin d’année 2013, sur l’esprit, les acquis et les perspectives de la coopération de l’Union Européenne avec la Tunisie.
Dans ce cadre, Laura Baeza qui était bien accompagnée par ses collaborateurs directs dont messieurs Lorenzo Kluzer et Alexandre Zafiriou, a remis à ses invités, en avant première, l’édition d’un rapport annuel très détaillé qui permet d’avoir une vue globale de la contribution actuelle de l’UE au développement de la Tunisie par la présentation des principales actions en cours, projet par projet, ainsi que des principaux résultats obtenus en 2012.
L’enveloppe totale de l’aide européenne à la Tunisie s’est élevée à 135 millions d’euros en 2013 et montera à 250 millions d’euros en 2014.
Rappelons tout d’abord, que l’engagement financier de l’Union Européenne totalise plus de quatre milliards d’Euros depuis 1995, et ce, à travers des projets financés par la Commission Européenne (en dons) et par la Banque Européenne d’Investissement (en prêts), sans compter les programmes financés par les États Membres de l’UE
L’appui de l’Union européenne à la Tunisie a atteint, en 2013, 135 millions d’euros dont 80 en provenance de l’enveloppe bilatérale au titre du programme indicatif national et 55 alloués à la réforme et à la croissance inclusive (SPRING), au titre du soutien au partenariat.
De plus, il est à noter que des subventions d’un montant de 14 millions d’euros ont été accordées à la société civile en faveur de 47 projets dans différents domaines. Pour l’année 2014, l’enveloppe totale de l’aide européenne à la Tunisie s’élèvera à 250 millions d’euros.
Sans cacher ses inquiétudes quant à la précarité de la situation, Laura Baeza affirme que l’Union Européenne sera aux côtés de la Tunisie et ne faillira pas
Laura Baeza : « Dans la perspective de voir la Tunisie persévérer sur la voie de la transition démocratique, en mettant tout en œuvre pour la finalisation de la constitution et en organisant, le plus rapidement que possible, des élections libres, indépendantes et transparentes, l’Union européenne sera à ses côtés et ne faillira pas ».
Nous comprenons les difficultés jusque-là rencontrées, mais autant nous apportons notre soutien au Dialogue national, autant nous ne pouvons cacher notre inquiétude quant à la dégradation de la situation, notamment économique ».
La Tunisie est le pays qui bénéficie le plus d’aide européenne, par tête d’habitant
« En effet, la Tunisie est le pays qui bénéficie le plus d’aide européenne, par tête d’habitant. Ce que l’Europe lui propose aujourd’hui, c’est un statut de pays associé, au même titre que celui accordé à la Suisse ou à la Norvège ce qui permettra le libre accès au marché européen non seulement des produits industriels, mais aussi de tous les autres produits tunisiens. C’est vous dire toutes les bonnes perspectives qui s’offrent à la Tunisie. Les Européens veulent faire de la Tunisie un pays à vocation européenne et à tropisme européen ainsi qu’un pôle de compétence pour l’Afrique du Nord.
L’Europe entretient, depuis des siècles, des relations intenses avec ses partenaires du bassin méditerranéen. Dans cet espace euro-méditerranéen, la Tunisie a toujours occupé une place particulière et, depuis la Révolution de janvier 2011, une place spéciale dans le cœur de tous les citoyens européens. »
Cette « Révolution de la dignité », qui a ému le monde entier en donnant espoir et confiance en un lendemain démocratique, a aussi induit une évolution des relations entre la Tunisie et l’Union européenne.
« La Tunisie avait été le premier pays de la Rive-Sud a avoir signé avec l’UE, un Accord d’association, en 1995, qui constitue toujours le cadre juridique de notre partenariat dans les domaines politique, économique, social, scientifique et culturel.
Après la Révolution, une nouvelle dimension de nos relations a été définie, qui confère a la Tunisie le statut de “Partenaire privilégié” de l’UE et qui se décline dans un Plan d’Action adopte par les deux parties en novembre 2012.
La coopération technique et financière a été complètement revue, pour, d’une part, doubler le volume financier des programmes de coopération, et ainsi démontrer la solidarité de l’Europe dès le lendemain des événements du 14 janvier 2011 et, d’autre part, l’élargir à de nouveaux secteurs et répondre ainsi a des nouveaux enjeux : celui de la consolidation démocratique, celui du renforcement nécessaire du rôle de la société civile dans ce débat démocratique naissant et, enfin, celui de la lutte contre les disparités économiques et sociales entre les régions de la Tunisie. »
2012, une année record historique pour l’UE en termes d’engagements financiers sur la Tunisie
« Les nouveaux programmes signes en 2012 concernent particulièrement les reformes économiques, l’appui au secteur de la justice, le renforcement de la société civile et des institutions tunisiennes, la modernisation des soins de santé de première ligne dans les zones défavorisées et la rénovation des quartiers populaires.
L’année 2012 a été une année record historique pour l’UE en termes d’engagements financiers (210 millions d’€) et de décaissements (144,8 millions d’€) en Tunisie, ce qui prouve notre solidarité pour les citoyens tunisiens, et ce, malgré la grave crise économique et financière qui touche l’Europe depuis quelques années. »
Sous les signes de la confiance et de l’espoir, la Tunisie et l’UE sauront saisir les opportunités adéquates et contribuer ainsi à développer un avenir prospère
« Confiante dans l’avenir de ses relations avec la Tunisie, l’UE propose maintenant d’aller plus loin en vue d’approfondir et dynamiser ses relations et notamment :
a) le commerce, avec un Accord de Libre Échange complet et Approfondi (ALECA) ;
b) la mobilité, avec un partenariat innovant ;
c) les transports, avec un accord de Ciel Ouvert (Open Sky).
Je suis persuadée que la Tunisie et l’UE sauront saisir ces opportunités et contribuer ainsi à développer un avenir conjoint de prospérité pour les citoyens des deux rives de cette Méditerranée qui, depuis toujours, nous relie. »
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