L’indispensable sursaut des états-majors politiques !
07/09/14
Simple «spectacle affligeant», comme le présentent des observateurs indulgents, ou désastre sans pareil sapant les valeurs et la symbolique de la République démocratique, ce que nous voyons comme péripéties déprimantes à l’Assemblée, à l’occasion du «débat» sur la loi contre le terrorisme, n’est vraiment pas de nature à valoriser les institutions de l’Etat moderne auquel s’attachent les Tunisiens, ni à magnifier le fonctionnement démocratique que la Révolution de la liberté et de la dignité leur a si fièrement apporté.
Dé crédibilisation de la République…
Nous assistons tout bonnement, jour après jour, et sans que personne ne soit en mesure d’y mettre le holà, à une authentique dé crédibilisation de la République, de la démocratie parlementaire, de la souveraineté populaire et de l’Etat civil. Puisque sur une question que tout le monde s’accorde à considérer comme vitale, nécessitant un traitement le plus urgent et le plus rapide, non seulement on orchestre pernicieusement le désaccord, mais on instaure l’irrecevabilité technique par l’absence et le non-contrôle des députés des divers bords. Ces mêmes députés qui ont accepté quelques mois plus tôt, pour certains, la mort dans l’âme, de destituer leur gouvernement majoritaire afin de sauver le pays, seraient aujourd’hui incapables d’aligner 109 voix pour éradiquer le terrorisme et l’argent sale qui l’alimente.
À quoi servent les groupes parlementaires, d’habitude si soudés et disciplinés, et que fait l’adroit Dialogue national que nous avons vu à l’œuvre, conciliant les extrêmes et ralliant les contraires, à l’image de son Quartet de virtuoses de la diplomatie politique ? Ne peut-on pas reprendre du service pour sauver de nouveau le pays, cette fois d’un danger malin qui menace de tout emporter ?
Le pays est en guerre
Il n’est plus question de compter les absences des députés ou de les punir par l’affichage. L’heure est venue de mettre les consciences à l’épreuve, voire à l’index, pour ne pas avoir, un jour, à parler, sous la contrainte des événements, de désertion ou de trahison.
Aujourd’hui, le pays est en guerre. C’est la mobilisation générale! La mobilisation militaire et sécuritaire, déjà acquise, mais aussi la mobilisation civile des institutions, des forces nationales et des citoyens. Et en premier lieu de leurs élus, les députés de l’Assemblée nationale constituante. Ceux qui sont fiers d’avoir fait la Constitution démocratique que réclamait le peuple tunisien.
Cette guerre exige de mettre en place le dispositif de défense et de prévention le plus performant et tous les outils juridiques et institutionnels nécessaires à son fonctionnement. Nous sommes aux prises avec un gigantesque iceberg, avec une pieuvre monumentale à mille têtes disséminées de par le monde, dont les innombrables tentacules s’étendent dans la pénombre et se tortillent pour étrangler et étouffer nos organes vitaux.
Se concerter solennellement…
Dans ce décor macabre s’apprêtant à semer à tout vent chez nous la terreur et la haine, le chaos auquel nous assistons dans l’hémicycle ressemble à un abandon, à une démission complice, à une non-assistance à peuple en danger, à une compromission fortuite ou de fait avec l’ennemi, le terrorisme. De Daech à Al Qaïda, en passant par Ansar Echaria, celui-ci nous observe et se régale face au spectacle de déconfiture que nous offrons, sous couvert de débat démocratique pluraliste, de quorum non atteint et d’attachement irraisonné aux droits de l’Homme.
Le souci légitime d’éviter les punitions collectives et de faire la preuve de la culpabilité de tout suspect, ainsi que de garantir pleinement les droits de la défense pour tout citoyen, ne doit aucunement nous empêcher de combattre frontalement et sans détour ceux qui se sont organisés sciemment pour nous massacrer, qui se sont entraînés pour cela, qui amassent les armes les plus terribles dans ce but et qui fomentent les plans et les stratagèmes pour instituer l’arbitraire, faire couler le sang, faire régner la barbarie et détruire tout sur leur passage.
Un sursaut qualitatif, une sorte de coup de fouet s’impose désormais et est attendu par tous. Il est temps que les états-majors des différents partis politiques du pays se concertent solennellement et assument leurs pleines responsabilités. L’urgence prime la forme. Ils se doivent de se retrouver solidairement et sans faille dans une initiative de dialogue au sommet autour d’une reprise en main de l’initiative en matière de lutte contre le terrorisme, par l’établissement d’une urgente stratégie commune et d’une législation de combat cohérente et efficace, qui sache conforter l’action du gouvernement en la matière, et mettre immédiatement fin à ce désolant spectacle
Tunisie-France-Service roulier
C’est le 5 septembre que le navire Sea Coquette a réalisé son escale inaugurale à Toulon. Une escale qui est venue déclarer officiellement le lancement d’un nouveau service roulier entre la France et la Tunisie.
Il est important de rappeler qu’après avoir consulté différents ports de Méditerranée, Swiss Shipping Line, armateur libano-jordanien, a choisi de jeter l’ancre à Toulon avec un départ tous les dix jours à destination de Zarzis. Ce port se situe à 80 km de la frontière libyenne, et permet ainsi à l’opérateur d’alimenter le pays en matériel roulant d’occasion. Le premier chargement prévu comprendra entre 300 et 400 véhicules embarqués au terminal de Brégaillon où sera amarré le Sea Coquette.
Le navire a été construit en 1980, il mesure 84 mètres de long pour 16 mètres de large. Après l’arrivée d’un Ro-Ro reliant Toulon à Pendik (Pendik étant l’un des 39 districts de la ville d’Istanbul, en Turquie),en 2011, ce deuxième service vient compléter l’offre en roulant du port varois.
23e forum de l’Atuge
3.000 participants et plus seront attendus au 23e Forum de l’Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge) qui se tiendra le 18 septembre au Palais des congrès à Tunis. Le thème choisi pour cette nouvelle rencontre est «La Tunisie, les voies de la relance». Selon un communiqué de l’Atuge, ce forum annuel est un moment privilégié de rencontre entre des experts tunisiens et étrangers autour de problématiques économiques et sociales au cœur de l’actualité nationale.
«Dans le contexte de reconstruction que connaît la Tunisie, le Forum de l’Atuge se propose de centrer le débat sur la conception et la mise en œuvre d’une stratégie de relance», indique un communiqué de l’association. Le forum présentera les grands axes d’un nouveau modèle de développement socioéconomique tenant compte des spécificités régionales et des «succès stories» dans des pays similaires.
Lapress.tn