Mabrouk Hrizi : Le discours du président de la République est aussi décousu que le montage auquel il a été soumis

05/07/2015

Dans un communiqué publié, le 5 juillet 2015, sur la page officielle du CPR, le député, Mabrouk Hrizi affirme que la proclamation de l’Etat d’urgence en Tunisie, a démontré l’ampleur du dysfonctionnement et de la confusion juridique et l’adoption de la stratégie du rafistolage ainsi que l’étroitesse de l’horizon politique.

 

Selon Mabrouk Hrizi, le discours du président de la République est aussi décousu que le montage auquel il a été soumis et use de vocabulaire et de cadres légaux incohérents. Ainsi, Hrizi affirme que le président de la République fait l’amalgame entre les situations exceptionnelles et l’Etat d’urgence qui sont des notions totalement différentes.

 

Il a souligné qu’étrangement, le président a déclaré que le contexte exceptionnel requiert des mesures exceptionnelles et que parmi ces mesures le président de l’Assemblée des représentants du peuple et le chef du gouvernement ont été sollicité. Ces procédures sont incomplètes, poursuit le député, car l’article 80 de la Constitution dispose d’informer aussi le président de la Cour constitutionnelle, qui, devra suivre cette mesure pour décider du maintien de la situation exceptionnelle à la demande du président de l’ARP et d’au moins trente députés.  « Ce qui n’a pas été, actuellement, respecté et donc il n’y aucune garantie pour suivre ce qui a été annoncé par le Président de la République ».

 

Mabrouk Hrizi a affirmé que cette situation est due à la faiblesse du cadre légal qui régit l’Etat d’urgence. Les raisons invoquées par le président de la République ne répondent pas aux exigences du contexte exceptionnel car il a insisté sur les revendications sociales, les troubles et la question de la controverse sur la religion.

 

Toujours d’après le CPR, le président de la République a laissé entendre que la Tunisie est un Etat civil sans référence religieuse, ce qui est une violation à l’article 1 de la constitution, attisant ainsi le feu des conflits sur l’identité, ce qui est inopportun dans ces temps difficiles et cruciaux dans l’histoire du pays. En outre, Mabrouk Hrizi a dénoncé l’allusion du président, qui, dans son discours a déclaré que le terrorisme a été combattu plus ou moins efficacement jusque-là et que le danger vient du fait que maintenant il cible les villes, comme si les villes touchées et notamment Kasserine, le Kef, Sidi Bouzid, Zaghouan et Seliana ne faisaient pas partie du paysage national.

 

Tous ces points, en plus des facteurs régionaux font que cette situation ne peut être qualifiée d’exceptionnelle ou menaçante pour l’entité nationale ou la sécurité du pays et son indépendance ou entraver le fonctionnement normal des rouages de l’Etat. « Le président de la République n’est pas en droit de proclamer la situation exceptionnelle en l’absence de l’accord de la Cour constitutionnelle et il n’a pas à adopter des mesures exceptionnelles qu’il instrumentalise pour un règlement de compte politique ». Ces pratiques ont été, selon Mabrouk Hrizi, prouvées par les dernières mesures adoptées par le gouvernement et la volonté, affichée dans le discours, d’enserrer le pays par la fermeture des frontières avec la Libye.

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