Partenariat tuniso-français Les Français s’intéressent au phosphate tunisien

17/10/2014

 Les membres de la délégation française sont intéressés par le partenariat avecla Compagniedes phosphates de Gafsa et le Groupe chimique tunisien. Une trentaine de dirigeants d’entreprises françaises, opérant dans le secteur minier, vont séjourner en Tunisie les 17 et 18 novembre 2014 pour rencontrer les décideurs dela Compagniedes phosphates de Gafsa (CPG) et du Groupe chimique tunisien (GCT). L’objectif de cette visite consiste essentiellement à prendre connaissance des projets de ces deux groupes dans la perspective de nouer des partenariats. Conduite par le bureau Ubifrance de Tunis, en collaboration avec l’Association française des pompes et agitateurs, des compresseurs et de la robinetterie (Prodfluid) et le Groupement interprofessionnel des fournisseurs de l’industrie chimique (Gific), la délégation va décider de la possibilité d’un partenariat sur la base des données fournies et des discussions avec les responsables concernés. De leur côté, les sociétés françaises, qui font partie de la délégation, présenteront leurs activités, ainsi que leurs attentes en termes de partenariats technologiques avec les deux opérateurs publics précités et les entreprises tunisiennes associées. Le programme de la visite comprend des séminaires de présentation dela CPG, du GCT et de leurs filiales. Ces entreprises feront un exposé sur leurs projets phares, la politique des achats et le financement par les bailleurs de fonds. Des rencontres d’affaires «B to B» auront également lieu en présence des décideurs des deux entreprises tunisiennes et de leurs principaux partenaires.

Nouvelles mines de phosphateLa Tunisie est pionnière, depuis de longues années, dans la production du phosphate qui est exporté vers plusieurs marchés. Les ventes de ce produit et de ses dérivés font gagner àla Tunisie une importante enveloppe en devises. Cette grande entreprise, principale pourvoyeuse d’emplois pour la majorité des habitants de la région,  a réalisé des performances en termes d’exportation grâce à un plan de développement pertinent mis en place par la direction générale et exécuté par tous les employés de l’entreprise sur le terrain. Cependant, après la révolution, certaines perturbations ont été enregistrées au niveau de la production et du transport du phosphate, les habitants de la région réclamant des emplois dans le GCT oula Société de l’environnement. Ainsi, les rails ont été occupés par les manifestants et les trains transportant le phosphate ont été immobilisés pendant une période assez longue. D’où la diminution de la production du phosphate suite à la baisse des activités, voire l’arrêt total du travail —  à une certaine période — dans certaines unités d’extraction du phosphate et de son traitement. Certains participants au concours lancés pour le recrutement à la société de l’Environnement ont exigé la révision des résultats.  Le GCT a déjà défini les objectifs de la production au cours des années à venir. En effet, si les mouvements sociaux ne viendraient pas perturber le travail dans les unités d’extraction, il est possible d’atteindre une capacité de production d’environ 10 millions de tonnes en 2018. Pour pouvoir produire ces quantités de phosphate, il est nécessaire d’ouvrir 3 nouvelles mines de phosphate dans  la zone de Meknassi située dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, à Oum El Khcham relevant de la délégation de Métlaoui et dans la zone de Nefta située dans la région de Tozeur. Ces mines vont faire travailler une main-d’œuvre supplémentaire dans les différentes délégations concernées, ce qui devrait contribuer à réduire le taux de chômage. A titre d’exemple, la capacité de production de la mine Oum El Khcham, qui devrait entrer en exploitation au début de 2016, est estimée à 2 millions de tonnes de phosphate alors que la mine de Nefta — dont les travaux devraient prendre fin en 2018 — aurait une capacité de production d’environ 2,5 millions de tonnes. Des investissements de l’ordre de 400 millions de dinars devraient être injectés pour pouvoir réaliser des projets. D’après les chiffres disponibles, durant les années 2011, 2012 et 2013, la production dela CPG a atteint environ 8 millions 200 mille tonnes, ce qui correspond presque à la production enregistrée en 2010 qui a été de l’ordre de 8 millions 100 mille tonnes. Ces chiffres s’expliquent par une chute  de la production suite aux protestations en série qui ont perturbé la production et le transport de ce produit. Malgré ces contraintes, les prévisions pour les années 2013 et 2014 tablent sur la réalisation de bénéfices de 160 millions et 140 millions de dinars. La baisse des cours du phosphate sur le marché international est aussi à l’origine de la réduction des bénéfices puisque la tonne du phosphate se vend à 70 dollars en 2014 contre 75 dollars en 2013.

Lapresse.tn

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