Participation de BCE au G7 : Les dividendes seront-ils à la hauteur des attentes ?

08/06/2015

Comme programmé, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, s’est rendu en Allemagne où il vient de participer à la réunion sommet du G7, qui s’est tenue, hier et aujourd’hui, 7 et 8 juin 2015, et qui a regroupé les dirigeants des sept pays les plus industrialisés et les plus avancés du monde.

 

Un bref aperçu de cette joute, qu’est le G7, groupant le gratin de la politique, de l’économie et des finances du monde entier, nous éclaire mieux sur l’importance et les avantages que peut tirer notre pays de ladite participation. Le groupe des 7 « G7 » (ex-G8 moins la Russie, exclue en raison de son rôle dans la crise en Ukraine), est un conclave annuel informel des dirigeants des premières puissances mondiales, en l’occurrence, l’Allemagne, les Etats-Unis d’Amérique, la France, le Japon, l’Italie, le Canada et la Grande-Bretagne. C’est dire le poids de ces pays dans la gestion des affaires planétaires et la symbolique que confère la participation tunisienne aux dividendes. N’oublions pas les avantages que peut en tirer la Tunisie surtout que deux autres pays africains, seulement, y ont été invités.

Mais comme sus-indiqué, ce sommet est informel et ne revêt aucun caractère pratique quant à d’éventuelles annonces d’aides, de crédits ou d’autres investissements. D’ailleurs, M. Caïd Essebsi et l’ambassadeur d’Allemagne en Tunisie, dans une longue interview à l’agence de presse officielle (TAP), ont clairement mentionné qu’il ne s’agit nullement d’un Forum d’investissements, au sens classique du terme. Voyons de plus près l’ordre du jour de cet événement.

 

Se tenant au château d’Elmau au sud de Munich en Allemagne, les chefs d’Etat les plus prestigieux du monde ont dû plancher sur les défis majeurs mondiaux. Placé, cette année, sous le thème : « Anticiper, agir ensemble », le sommet 2015 devait aboutir à l’élaboration de positions communes à l’égard de problématiques politiques mondiales, notamment dans les domaines de l’économie mondiale, de la politique étrangère et de la sécurité, du développement, de la santé et du climat.

 

Le président Béji Caïd Essebsi, en tant qu’invité spécial, est intervenu, aujourd’hui lundi 8 juin 2015 pour réclamer davantage d’aides pour permettre à la Tunisie de lutter plus efficacement contre le fléau du terrorisme et de pouvoir mener les réformes économiques et sociales à bon escient. Lors de son intervention, aujourd’hui même, le président des Etats-Unis, Barack Obama a déclaré qu’un plan de soutien sera annoncé en faveur de la Tunisie ainsi que deux autres pays touchés par le terrorisme (Nigeria et Irak), lors de la prochaine réunion générale de l’Assemblée des Nations-Unies prévue à la mi-septembre 2015, à New York, a déclaré à l’Agence TAP, Moez Sinaoui, porte-parole de la présidence de la République. « Lesdits plans de soutien seront étudiés en concertation entre les pays concernés et ceux du G7 », a indiqué M. Sinaoui en substance avant d’enchaîner que chaque pays du G7 proposera les solutions à apporter à la Tunisie, à l’Irak et au Nigéria selon les besoins de ces derniers et leurs visions de la lutte contre le terrorisme.

La chancelière fédérale Angela Merkel a souligné que « quiconque doute de l’importance de telles rencontres au sommet n’a qu’à jeter un coup d’œil aux foyers de crise actuels pour se convaincre de la nécessité, voire du devoir, d’une recherche intensive, en commun, de solutions.» Elle a cité à titre d’exemples la crise ukrainienne, l’épidémie d’Ebola et le terrorisme de l’État islamique, « qui sont tous des dossiers à l’ordre du jour de la rencontre d’Elmau ».

Ces annonces viennent confirmer que la deuxième journée, celle d’aujourd’hui lundi 8 juin, a été consacrée à nos pays et nous concerne donc de plus près. Elle accueillera les dirigeants africains « afin de soutenir l’Afrique sur la voie du développement économique, des réformes, de la paix et de la sécurité».

Pour revenir à la participation de BCE à ce sommet du G7, il est utile de mentionner que Béji Caïd Essebsi,  invité officiellement, par la chancelière allemande Angela Merkel, était l’hôte d’honneur de ce somme. Il a eu à présenter les importantes réformes économiques menées par les différents gouvernements qui ont dirigé la Tunisie post-révolution. De même qu’il a eu des entretiens avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le chef du conseil des ministres italien, Matteo Renzi.

Dans l’attente de voir de plus près les résultats tangibles et pratiques de cette participation de Béji Caïd Essebsi au Sommet du G7, il est évident qu’il s’agit d’une opportunité positive et hautement symbolique quant à l’intérêt accordé par les puissances mondiales au modèle tunisien d’après la révolution, au succèsduquel ils semblent tenir.

Il est important de souligner que la Tunisie est invitée à ce sommet pour la deuxième fois. La première en 2011 pour le G8, en la personne de BCE, alors simple Premier ministre, et la deuxième en 2015, encore en la personne de Béji Caïd Essebsi, mais cette fois-ci, en tant que président de la République. Une invitation qui serait sans doute due à la conjoncture dans le pays et dans le voisinage, les deux années ayant été marquées par une grave incertitude, notamment chez le voisin libyen. C’est dire que les attentes ne doivent pas êtres mirifiques comme veulent le faire véhiculer certains, mais cette participation aurait, plutôt des répercussions positives, par ricochet, à savoir des incidences sur les aides qu’apporteront les autres pays à la Tunisie à titre bilatéral et sur le volume des intentions d’investissements dont bénéficiera la Tunisie lors du prochain Forum prévu au mois de novembre 2015.

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