Pour la BAD, l’industrie pharmaceutique africaine a un bel avenir

26/09/2013

Le secteur pharmaceutique africain devrait connaître au cours des prochaines années un boom sans précédent. L’opportunité est telle que les synergies public-privé apparaissent incontournables pour le développement de cette industrie. C’est ce qui ressort des travaux du premier Sommet pharmaceutique africain, organisé à Hammamet, en Tunisie, les 23 et 24 septembre 2013.

Avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 10%, l’Afrique est le second marché le plus dynamique à l’échelle mondiale, après l’Asie-Pacifique. Les dépenses pharmaceutiques devraient ainsi atteindre les 30 millions de dollars d’ici 2016.

Organisé par la Banque africaine de développement et le journal Africa Health, le Sommet pharmaceutique africain 2013 a rassemblé quelque 130 experts de haut niveau venus du monde entier.

Il s’agit de la première plateforme réunissant décideurs politiques, industriels, experts et bailleurs de fonds pour définir les meilleures stratégies de développement du secteur.

Cette rencontre a été l’occasion de faire le point autour de la nécessité de multiplier les partenariats public-privé. L’objectif était de mettre en évidence l’importance de ce mode de financement qui s’avère, aujourd’hui, plus que jamais nécessaire pour saisir les opportunités de ce secteur et par conséquent améliorer la santé de sa population.

Abdellatif Mekki, ministre tunisien de la Santé, a d’ailleurs exprimé son soutien pour le développement de partenariats africains dans cet espace économique émergent. De tels partenariats, a-t-il dit, permettraient d’améliorer la sécurité sanitaire, l’accessibilité au médicament ainsi que l’harmonisation des législations en Afrique.

Première institution de financement du développement en Afrique, la BAD intervient aujourd’hui comme un acteur clé du dialogue public-privé dans le secteur pharmaceutique. A travers la première édition de ce sommet africain, la Banque offre ainsi l’opportunité de créer une plateforme unique Business-to-Business.

Cette plateforme vise à établir des partenariats, renforcer la collaboration et développer des synergies sur les domaines d’intervention possibles pouvant faire progresser cette industrie.

L’économiste en chef de la Banque africaine de développement, Mthuli Ncube, est revenu sur «l’intérêt politique actuel pour le développement du secteur pharmaceutique en Afrique». «Bien que le marché pharmaceutique africain ne représente que 2% du marché global, sa croissance reste la plus importante dans le monde, a-t-il expliqué. Les opportunités sont notables tenant compte de la dynamique démographique, de la croissance du pouvoir d’achat en Afrique, sans compter que le continent représente une part importante des maladies infectieuses dans le monde».

Face à la crise financière et à l’investissement requis pour développer cette industrie et la rendre plus compétitive, il est nécessaire de relever un certain nombre de défis, a pour sa part estimé Feng Zhao, chef de la division Santé au sein du département du Développement humain. «De nouveaux modèles d’affaires et de partenariats sont à penser pour mieux répondre aux spécificités du continent», a-t-il ainsi indiqué. «Nous avons entrepris plusieurs initiatives dans ce sens et nous continuons à offrir notre support pour développer le potentiel de ce secteur».

La BAD a lancé un programme ambitieux basé sur une stratégie institutionnelle à l’horizon 2022. A travers son département du Développement Humain, la BAD a défini ses priorités pour l’industrie pharmaceutique en soutenant le développement du secteur privé et l’intégration économique régionale. Ces deux axes visent à placer l’Afrique comme un acteur clé face aux enjeux globaux.

Les investissements dans les compétences et les technologies sont également au centre de l’agenda de développement de la BAD. Compte tenu des spécificités du secteur pharmaceutique africain, la révolution technologique et l’innovation peuvent être exploitées pour accélérer significativement la croissance inclusive et la création d’emplois.

De nombreuses initiatives ont été lancées par la Banque pour encourager les secteurs public et privé, ainsi que les ONG et instituts de recherche en Afrique à développer des solutions innovantes en matière de santé.

A cet égard, cette première édition du Sommet pharmaceutique africain a accueilli les dix lauréats du prix E-health BAD. Devant le panel d’experts, les lauréats ont été invités à présenter leurs innovations et recevoir un certificat pour leurs contributions et solutions dans les domaines e-health et m-health en Afrique.

Webmanagercenter.com

Top ↑