Pour la création d’entreprises à haute valeur ajoutée

05/09/2014

 Même si la Tunisie est le pays le plus prolifique en matière de publications scientifiques au Maghreb, leur contribution au développement socioéconomique se fait toujours attendre. Le concept d’essaimage scientifique demeure inconnu, voire ignoré par les chercheurs parce qu’il est lié à la commercialisation des connaissances, à l’incubation des projets et à l’évaluation des risques, trois notions étrangères au monde de la recherche publique
Le Programme d’appui au système de recherche et de l’innovation (Pasri), financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la GIZ, coopération allemande au développement, a favorisé la mise en place d’actions nationales de grande envergure visant la promotion et le transfert des technologies du savoir.

«Etant donné que la création d’entreprises à partir des résultats de la recherche scientifique joue de plus en plus un rôle décisif dans la compétitivité des pays, et que la commercialisation des connaissances et des techniques provenant d’unités de recherches est le vecteur de leur valorisation économique », une importance est accordée à un nouveau mécanisme baptisé « essaimage scientifique ».

Pour le développer, un module de formation se tiendra en octobre prochain au profit des acteurs de transfert de technologies et sera assuré par des experts tunisiens et étrangers. Un module qui vise à présenter les différentes étapes de création d’une entreprise à partir des résultats de recherche (développement d’un business plan, etc.), ainsi que les mécanismes de soutien (incubateur, coaching, financement) disponibles au niveau national. Les intéressés bénéficieront également d’un coaching individuel à l’issue de ce module de formation.
«De nombreux pays se sont efforcés de favoriser la création d’entreprises à partir de résultats de recherche en créant des ‘‘incubateurs d’entreprises’’ et de parcs scientifiques pour créer les conditions favorables à ce processus». En Tunisie, et d’après une étude élaborée en 2012 conjointement par la GIZ, le programme d’appui à l’entrepreneuriat et à l’innovation, le ministère de l’Industrie, de l’Energie et des mines, un état des lieux de l’essaimage scientifique a été fait.

Cette étude a montré que le premier acte en faveur de l’essaimage scientifique a été initié en 1992 dans le cadre du programme de valorisation des résultats de recherche dans le champ économique. Une réforme engagée en 2002 a consacré le régime dit « mobilité des chercheurs», leur permettant de devenir entrepreneurs en initiant des spin-off scientifiques ou participer au développement des entreprises existantes.

Cependant, «même si la Tunisie est le pays le plus prolifique en matière de publications scientifiques au Maghreb, leur contribution au développement socio-économique se fait toujours attendre. Le concept d’essaimage scientifique demeure inconnu, voire ignoré par les chercheurs parce qu’il est lié à la commercialisation des connaissances, l’incubation des projets et l’évaluation des risques, trois notions étrangères au monde de la recherche publique».
D’un autre côté, le cadre réglementaire tunisien de l’essaimage scientifique regorge de défaillances importantes au niveau de l’efficacité et de l’efficience «pour être un véhicule de transfert de technologies et de dynamisation de la création d’entreprises innovantes. D’où une situation actuelle marquée par la pauvreté des initiatives des chercheurs pour fructifier les résultats de leurs recherches par essaimage, conjuguée à une quasi-impossibilité pour les opérateurs économiques d’exploiter les inventions et découvertes réalisées par les chercheurs».

Etant une forme de création d’entreprises «où les restrictions sont censées être très limitées, voire compensées par des dispositifs incitatifs», l’essaimage doit faire l’objet aujourd’hui d’une révision du cadre juridique en le simplifiant, en facilitant l’accès à son financement, tout en mettant en œuvre des mécanismes spécifiques à l’essaimage sous toutes ses formes en particulier expansives, ce qui permettra de «relever le défi de la création d’entreprises à haute valeur ajoutée et de l’emploi qualifié en Tunisie»

Lapresse.tn

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