Présidence de la BAD : Jalloul Ayed, l’homme qui écrira la plus belle symphonie pour l’Afrique !
03/05/2015
Le 28 mai prochain en Côte-d’Ivoire dans la capitale Abidjan, se dérouleront les élections pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Parmi les huit candidats en lice pour le poste, un seul candidat arabe, représentant l’Afrique du Nord et son pays la Tunisie : Jalloul Ayed. En pleine campagne, M. Ayed a présenté, lors d’un point de presse, organisé par son comité de soutien, sa vision pour le continent africain et sa stratégie de campagne.
Jalloul Ayed a tenu à exprimer de prime abord son sentiment de fierté d’être le candidat de la Tunisie, estimant tout de même que cet honneur vient avec une grande responsabilité : « C’est d’être à la hauteur de la confiance que mon pays a placé en moi ».
Afin de saisir les enjeux de la candidature de M. Ayed à la tête de la BAD, il est nécessaire de donner quelques éléments d’appréciation. La BAD est la plus grande banque de développement dans le monde avec un capital approuvé de 100 milliards de dollars, c’est-à-dire, deux fois le PNB de la Tunisie. Depuis sa création en 1964, la banque a financé près de 4000 projets. Disposant d’un rating AAA, la BAD a joué un rôle capital pour le développement de l’ensemble des pays africains, son capital est détenu à 60% par les pays africains (régionaux) et 40% par les pays non africains (non régionaux). Ainsi, pour être élu président de la banque, il faudra que le candidat tunisien, obtienne 51% des voix des pays africains et 51% des voix de l’ensemble des pays actionnaires, alors que les votes sont pondérés en fonction du pourcentage que les pays détiennent dans le capital de la banque.
Jalloul Ayed rappelle que les objectifs de la BAD sont très clairs : Promouvoir un développement durable, inclusif et vert, et qu’ils sont conformes et en ligne avec ses propres orientations : « C’est dans l’exécution de la stratégie que je ferai la différence ». Le premier domaine d’intérêt est la bonne gouvernance pour assurer l’amélioration de la transparence et de politiques clairement définies pour l’ensemble des pays membres. Le second domaine est l’infrastructure « mettre l’accent sur le financement de l’infrastructure, l’une des condition pour la réussite économique d’un pays ». Il a expliqué qu’il existe aujourd’hui un déficit de 58 milliards de dollars/an en Afrique au niveau des besoins en matière de financement des infrastructures. M. Ayed fait savoir que le troisième domaine qui a une importance capitale et sur lequel il va miser, c’est le secteur privé qui pourra assurer les conditions d’une croissance forte et pérenne.
« Si je suis élu président de la banque, je mettrai en cours des programmes spécifiques : aider les états membres à formuler un environnement propice au développement de l’investissement privé, et pourquoi pas intervenir directement dans les transactions importantes ». Pour Jalloul Ayed, le secteur privé est la pierre angulaire de la croissance économique, il prévoit ainsi d’élargir sa définition pour inclure les réalités africaines et soutenir les micro-entreprises ainsi que les petites et moyennes entreprises, les accompagnant par un financement adapté. Quatrième point important sur lequel M. Ayed compte se pencher, est la réforme des systèmes financiers, une priorité puisqu’aucun programme de développement économique ne peut atteindre ses objectifs ultimes sans le soutien d’un système financier solide, inclusif et réactif : « Je crois que l’Afrique est aujourd’hui prête à subvenir à ses besoins, à pouvoir compter sur elle-même, à mobiliser les ressources dont elle a besoin pour financer son développement ».
Le candidat à la présidence de la BAD a en outre mis l’accent sur la nécessité de mettre en place une stratégie spécifique visant les pays fragiles, ceux qui ont passé la phase de conflits à une phase de construction, n’oubliant pas aussi l’importance de la dimension humaine et la culture comme catalyseur de développement. En effet, Jalloul Ayed conçoit la culture comme un atout majeur de l’Afrique sur le chemin ardu du développement social, sa lutte contre la pauvreté et la création d’emplois pérennes, en particulier parmi les femmes et les jeunes : «Notre patrimoine immatériel collectif est un moteur de développement durable puissant. Je veux amener nos artisans, nos artistes, nos ingénieurs, nos professeurs, nos enseignants à l’avant-garde de notre lutte collective pour un véritable développement cohérent et proprement africain ».
L’atout de Jalloul Ayed est sa grande expérience professionnelle dans les domaines bancaire et financier, alors qu’il est le seul candidat à combiner l’expérience dans le secteur privé et public (son passage à la tête du ministère des Finances lors du gouvernement Essebsi). La carrière de M. Ayed en tant que banquier international remonte à 1980 avec les 18 années qu’il a passé à la Citibank (1980-1998). Il a occupé plusieurs fonctions de responsabilité en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, ainsi qu’à la division des marchés des capitaux de la Citibank Londres. M. Ayed a formulé et supervisé l’exécution des stratégies de la Citibank dans les pays sous son autorité, et a contribué efficacement au développement des franchises dont il avait la responsabilité dans la région MENA.
Fin 1998, Jalloul Ayed rejoint le Groupe BMCE au Maroc et s’est retrouvé confronté au défi de transformer une banque publique, nouvellement privatisée, en une organisation efficiente, performante et moderne. A cet effet, il a créé BMCE Capital, la banque d’investissement du Groupe, dans le but d’en faire un centre de compétence porteur d’une nouvelle culture. BMCE Capital est rapidement devenue la première banque d’affaires et d’investissement au Maroc dotée d’une brillante équipe de jeunes professionnels et d’une salle de marchés qui est l’une des plus importantes en Afrique. Au terme de sa mission à la BMCE, M. Ayed a laissé un groupe jouissant d’une taille bilancielle de plus de 15 milliards d’euros, et d’une présence dans plus de 24 pays en Afrique. A noter que le continent africain représentait en 2012 plus de 45% des résultats du Groupe BMCE. Ce ne sont que quelques éléments d’appréciation sur les chances du candidat tunisien qui jouit d’une grande expérience, qui n’est, en l’occurrence, pas étrangère à la réalité africaine.
Quant aux soutiens dont il bénéficie, notre candidat assure qu’il a l’appui de plusieurs parties et pays, notamment la Tunisie qui s’est mobilisée, Etat et société civile pour propulser Jalloul Ayed à la tête de la Banque africaine de développement. Un intérêt tout particulier porté par le président de la République Béji Caïd Essebsi qui a envoyé des émissaires dans plusieurs pays concernés pour soutenir sa candidature. Jalloul Ayed promet d’écrire la plus belle symphonie qu’il n’a jamais écrite, pour l’Afrique, s’il est élu.
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