Projets d’investissement dans le secteur de l’eau Assurer la sécurité hydrique
14/12/2014
Malgré les pressions exercées sur les ressources hydriques, qui sont limitées, la Tunisiedoit relever un défi stratégique consistant à poursuivre l’approvisionnement des différents secteurs en eau. Le recours aux sources non conventionnelles est devenu nécessaire. La Tunisieest parmi les pays qui disposent de faibles quantités d’eau, puisque la part annuelle de chaque individu est en moyenne de l’ordre de 405 m3si l’on se réfère aux chiffres de la Banqueafricaine de développement. Les ressources hydriques annuelles dans notre pays sont estimées à 4,8 milliards de m3 dont 2,7 milliards de m3 d’eaux de surface. On a atteint quand même un taux de mobilisation des ressources hydriques de 90%, ce qui correspond à la limite maximale naturelle de retenue. D’où la nécessité d’opter pour la diversification de l’offre en utilisant les ressources non conventionnelles. Malgré leur rareté, les ressources hydriques font l’objet ces dernières années de pression, et ce, à cause de l’évolution de la demande, conséquence d’une extension urbaine qui s’est faite à un rythme assez rapide et de mutations socioéconomiques.
L’effet de serre a également un impact sur ces ressources dont de grandes quantités disparaissent par évaporation. Les prévisions tablent, d’ailleurs, sur une évolution de la température en Tunisie au cours des prochaines années. Les changements climatiques peuvent avoir des conséquences fâcheuses sur la production agricole et les activités économiques d’une façon générale.
Stratégie d’économie d’eau
Malgré les pressions exercées sur les ressources hydriques,la Tunisieest appelée, au cours des années à venir, à poursuivre l’approvisionnement en eau des différents secteurs socioéconomiques en utilisant de façon intégrée et durable les ressources hydriques et en assurant une répartition judicieuse de l’eau entre toutes les régions et secteurs. Des investissements ont concerné, déjà, un ensemble de programmes relatifs à la gestion de l’eau. Les stratégies nationales de mobilisation de l’eau ont permis de mobiliser 90% des ressources exploitables. Aussi, une stratégie d’économie de l’eau d’irrigation a-t-elle été mise en œuvre, car le secteur agricole consomme plus de 70% des quantités disponibles.
Dans ce même contexte, plusieurs projets relatifs à l’exploitation des ressources hydriques non conventionnelles ont été lancés. C’est ainsi que des projets de dessalement ont concerné des zones dans le Sud tunisien. Les programmes d’amélioration de la qualité de l’eau traitée en vue de sa réutilisation dans certains périmètres agricoles ont permis de renforcer l’offre.
Le projet d’investissement dans le secteur de l’eau (Piseau-II) qui est actuellement dans sa deuxième phase est financé par des crédits de la Banque mondiale, de l’Agence française de développement et de la Banque africaine de développement. L’objectif est d’améliorer les conditions de vie des habitants dans le milieu rural à travers la gestion intégrée et durable des ressources hydriques. La réalisation du projet s’étale sur une période de cinq ans, soit de 2009 à 2015. Le projet comporte un ensemble de composantes, à savoir l’investissement, le renforcement des capacités, la répartition de l’eau potable à travers le milieu rural, la gestion de l’eau d’irrigation, la protection de l’environnement et l’utilisation rationnelle des eaux profondes.
Le projet prévoit, par ailleurs, la création d’un réseau national de contrôle de la pollution de l’eau, l’amélioration de la qualité des eaux traitées, et ce, par la réhabilitation de la station d’épuration de Gabès. Des projets pilotes d’assainissement rural ont été prévus à Mejez El Bab et à Médenine. Une stratégie nationale de communication et de sensibilisation en matière d’utilisation des eaux traitées et des boues provenant des stations d’épuration a été également mise en place. La formation dans le domaine de la protection de l’environnement au profit des services centraux des départements de l’agriculture et de l’environnement et des commissariats régionaux au développement agricole a été assurée. Les aspects environnemental et social doivent être préservés dans toute action menée pour garantir sa réussite. A noter que 26 sessions de formation et de sensibilisation ont été programmées au profit de près de 320 bénéficiaires qui sont des cadres appartenant aux ministères chargés de l’agriculture et de l’environnement. Aussi, 30 participants représentant des bureaux d’études et 80 représentants des groupements de développement agricole des différentes régions sont-ils impliqués dans ces formations.
Lapresse.tn