Recherche PME désespérément !

20/01/2014

«En Tunisie, il n’y a pas de moyennes et de grandes entreprises ; nous n’avons que de micro et petites entreprises». Cette phrase de Mustapha Kamel Nabli n’est pas passé inaperçue lors du premier panel de la 28ème session des Journées de l’entreprise –«Les obstacles au financement : visions croisées et expériences partagées»- et donné lieu à une controverse.

De surcroît, constate l’ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), ces «petites entreprises le restent ou disparaissent. Nous ne voyons pas de petites devenir moyennes ou grandes, faute d’une dynamique de croissance de l’entreprise».

Cet expert rappelle que «toutes les expériences de développement démontrent que les PME ne se développent pas si les grandes ne se développent pas». Or, le développement des grandes entreprises est une nécessité parce que «les seules capables de créer du bon emploi. Les petites ne créent que des emplois de mauvaise qualité et précaires».
Convaincu qu’on ne peut poser le problème du financement de manière isolée mais «dans le cadre de la croissance du tissu économique», M. Nabli invite à essayer d’expliquer les causes de «l’absence de dynamique de l’entreprise ». Et rappelle qu’«il y a deux ans j’ai dit qu’on a besoin d’un Big bang du secteur financier» pour «réformer tout cela».
Directeur général du groupe City Transport, Adnen Ben Salah ne partage pas la perception qu’a l’ancien gouverneur de la BCT du tissu économique tunisien et plus précisément la taille des entreprises tunisiennes. Pour lui, dire qu’on n’a pas de PME en Tunisie est un peu exagéré. Cet ancien banquier pense qu’il faut comparer des choses comparables et relativiser cette perception. Qui estime que «si les PME tunisiennes n’ont pas la taille de PME européennes ou américaines, la Tunisie n’est rien par rapport aux Etats-Unis et à certains pays européens» en termes de taille.

Du même avis que Mustapha Kamel Nabli, Jalloul Ayed observe qu’on ne compte que «près de 250 PME en Tunisie» et que «notre tissu économique est composé essentiellement de TPE (Très petites entreprises) dont le nombre est officiellement de 350.000, mais pourrait atteindre les 700.000».

Mais pour l’ancien ministre des Finances, le problème ne réside pas tant dans la taille des entreprises que dans l’absence de stratégie d’accompagnement des TPE pour leur permettre de se développer. Si chacune de ces TPE pouvait, grâce à un programme de micro-finance à mettre en place, créer un seul emploi supplémentaire, «cela ferait un total de 700.000 emplois», calcule l’ancien ministre.

Toutefois, «le problème des TPE n’est pas tant l’accès au financement qu’aux fonds propres», précise M. Ayed. Or, aucun fonds mezzanine –c’est-à-dire un marché des fonds propres- n’a été créé à ce jour en Tunisie, regrette l’ancien banquier. Ce qui constitue un handicap majeur, puisque ces PME/TPE qui représente 98% du tissu économique ne bénéficient que de 15% des crédits accordés par les banques.

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