Tunisia Investment Forum – Mehdi Jomâa appelle à investir dans la Start Up Démocratie

13/06/2014

«Vous avez eu vos moments de réflexion et de doute, je pense que c’est le moment de se positionner. Ceux qui ont vécu d’autres transitions savent que le meilleur moment pour se positionner n’est pas au rebond mais bien avant. Ayez confiance dans ce pays que je me plais à appeler “Start Up Démocratie”, non pas pour sa petite taille mais parce que toutes les grandes compagnies que nous connaissons aujourd’hui ont commencé dans le statut de start up». C’est avec ces mots et un sous un tonnerre d’applaudissements que le chef du gouvernement Mehdi Jomâa a clôturé son speech d’ouverture de l’édition 2014 du “Tunisia Investment Forum” (TIF) tenu jeudi 12 juin 2014, sous le thème “Nouvelle Tunisie: Nouvelle démocratie, Nouvelles opportunités”, en présence de la majorité de ses ministres. A-t-il su convaincre les investisseurs venus prendre part à cet événement ? Fort probable, en tout cas c’est ce qui transparait en visualisant leurs réactions et leur concentration lors de son discours.
«La Constitution tunisienne, qui comporte les valeurs universelles que nous partageons, s’est faite dans la douleur et avec quelques sacrifices qui ont un prix y compris sur le plan économique», a expliqué M. Jomâa, en ajoutant «80% de nos échanges se font avec l’Europe et quand votre partenaire fait autour de 1% en moyenne par an de croissance, comment pouvons-nous faire 6 à 7% de croissance auquel on aspire et qui permettraient de régler nos problèmes et de rattraper notre retard ?»

Il a souligné dans ce contexte qu’«un pays en pleine révolution et dont son économie continue de faire du 2 et 3% en moyenne de croissance ne va pas si mal que ça», en précisant «la Tunisie n’a pas perdu ses atouts, elle est en train d’offrir des atouts supplémentaires. Nous sommes optimistes pour l’avenir. Nous connaissons nos faiblesses et nous sommes en train d’y remédier».

Concernant le volet sécuritaire, le chef du gouvernement a tenté de rassurer les investisseurs présents : «Le terrorisme a bénéficié de l’effet de surprise et du manque de préparation, mais maintenant nous sommes préparés à ce phénomène devenu mondial. Quoi qu’on vous dise la Tunisie d’aujourd’hui est meilleure qu’elle ne l’était et le sera d’avantage et tous ceux qui vivent dans ce pays savent très bien que la vie au quotidien n’est pas celle qu’on peut lire dans certains médias (c’est tout à fait normal chacun fait son travail). La Tunisie permet aux enfants d’aller à l’école et aux grands d’y savourer la vie. Ne demandez pas au gouvernement, mais saisissez l’occasion pour demander à vos collègues qui vivent ici, ils vont vous décrire la douceur de cette vie là y compris pendant la révolution. Je vous assure et je vous rassure, la Tunisie fait le nécessaire et sera plus vigilante.”

M. Jomâa a également évoqué les chantiers de réformes, notamment bancaires et fiscales, pour faire la transition économique et bâtir l’avenir auquel la Tunisie croit.
Le ministre de l’Economie et des Finances Hakim Ben Hammouda a salué, pour sa part, la présence très distinguée des hôtes de la Tunisie. Une présence plus importante que l’année dernière avec 600 étrangers et 50 pays participants. Il a évoqué les problèmes économiques du pays, en mettant en relief 4 priorités qui seront traitées pour la relance économique : la stabilisation de la situation macro-économique, la relance de la croissance grâce à l’investissement privé qui est sa véritable locomotive, l’accélération de la mise en place des réformes bancaires et fiscales et le renforcement de la solidarité.

On notera qu’à cette occasion plusieurs awards FIPA ont été remis, pour récompenser les investisseurs les plus impliqués en Tunisie. Il y a eu au programme de cette édition des interventions techniques ainsi que 4 panels thématiques entre institutionnels et experts nationaux et internationaux outre des rencontres BtoB.

Par ailleurs, plusieurs partenaires internationaux prendront part à cet événement (OCDE, MIGA, OPIC, BID, Businessmed) dont notamment le World Economic Forum (WEF) qui se joindra, pour la première fois, au TIF.

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