Une nouvelle Constitution

27/01/2014

Ainsi plus de deux ans après son élection, l’Assemblée nationale constituante a enfin mené à bout sa mission : la Tunisie a désormais une nouvelle Constitution, adoptée dimanche soir par 200 voix pour, 12 contre et 4 abstentions. Ce texte prévoit un exécutif à deux têtes : président et chef du gouvernement. Il accorde une place réduite à l’islam, et introduit la parité homme-femme dans les assemblées élues, une première dans le monde arabe.

Hymne national, cris, applaudissements, l’Assemblée transpirait de joie au moment de l’adoption. Même tableau dans les loges où s’entassaient observateurs, proches de députés et membres de la société civile.

Amel Azzouz, députée du parti islamiste Ennahda a du mal à contenir sa joie : « Je n’arrive pas même à concevoir ce moment que je vois devant moi, un moment où je vois les députés de l’opposition et les députés du pouvoir en train de s’embrasser, en train de se dire “félicitations”, la République de la révolution, de la vraie citoyenneté oui ! La vraie citoyenneté là où je peux vivre, dans cette Tunisie [où] tout le monde m’accepte comme je suis ! »

La Tunisie, premier pays du printemps arabe à ne retomber ni dans le chaos, la guerre ou l’autoritarisme. C’est ce qui rend Samir Dilou, le ministre des droits de l’homme très ému : « Je ne trouve pas les mots, c’est un grand moment pour la Tunisie, c’est un moment de fierté. La Tunisie, qui a inauguré le printemps des révolutions arabes, peut espérer maintenant inaugurer le printemps des démocraties arabes. Nous sommes très fiers. »

A la fin de la séance, les célébrations ont résonné encore plusieurs heures dans les couloirs de l’Assemblée.

rfi.fr

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